Le cistre, aux 17ème et 18ème siècles, était notamment dans les cercles bourgeois et folkloriques particulièrement en Allemagne. La construction des "Zistern", comme on appelle désormais les cistres en allemand, n'est plus exclusivement réservée aux facteurs d'instruments organisés en guildes. C'est surtout dans les régions rurales que les charpentiers ont commencé à construire la nouvelle forme simplifiée dès le 18ème siècle. De plus dans les milieux piétistes du 18ème siècle, le cistre était souvent utilisé pour accompagner les chants spirituels. Ainsi la Herrnhuter Brüdergemeine, une communauté morave établie en 1722 en Saxe, s'est rapidement étendue dans toute la sphère germanophone ainsi qu'en Angleterre, mais aussi à travers le monde à partir de 1732, en dépêchant des missionnaires transportant leurs instruments avec eux. Ainsi dans sa propagation en dehors des frontières allemandes dans son évolution, le cistre connu des modifications et des spécifications propres à d'autres pays / régions que l'Allemagne, comme le cistre théorbe que l'on retrouva beaucoup dans le nord de la France ou encore les cistres Suisse. En effet, en Suisse trois variantes locales du cistre apparaissent au cours du 19ème siècle: le cistre de l'Emmental, du Toggenburg et de l'Entlebuch. Les cistres de l'Entlebuch, toujours anonymes, peuvent être identifiées par leur facture comme des produits d'une poignée d'ateliers et avaient une importance régionale. Fabriqués dans la vallée de l'Entlebuch située dans le canton de Lucerne, il est également probable que certain instruments comme celui-ci furent fabriqués aux abords de Berne. En effet, le cistre ici proposé, possède les armoiries de la République de Berne en décalcomanie sur le talon. Dans tous les cas, la particularité du cistre de l'Entlebuch se reconnait facilement par son esthétique. Il possède une caisse aux extrémités (niveau chevalet) plus larges, en forme de poire. De plus la tête présente un cheviller spécifique avec des chevilles en métal, s'accordant avec une clef, comme on peut le retrouver sur les harpes ou cithares. Mais l'un de ces signes le plus distinctifs est le fait qu'il possède un décors de décalcomanies représentant des sujets à fleurs ou des scènes de genre sur la table et les éclisses. Le fond est généralement orné d'une décalcomanie couvrant toute la surface représentant un portrait. Il est dit que le cistre de l'Entlebuch était un instrument offert aux jeunes femmes en cadeaux d'amitié et d'amour, car toutes sortes de déclarations d'amour sont cachées dans les décalcomanies apposés sur ces instruments, des témoignages d'autant plus intéressants du point de vue de l'histoire populaire. Caractéristiques techniques : Table : Érable Fond : Érable Eclisses : Érable Manche : Érable Touche : Érable teinté Largeur au sillet : 48,5 mm Radius : Plat Frettes : 12 frettes Diapason : 464 mm Profil : "D" large Pays de fabrication : Suisse Année : 1800's Finition : Naturelle Décorations : Nombreux décalcomanies sur toutes les parties de l'instrument / Colonnettes en bordure de talon Détails : Fentes réparées et traces xylophages traités / Une clefs d'accord apocryphe fournie avec le cistre / Instrument rarissime Comme tous nos instruments, ce cistre a été restauré avec soin et est présenté à la vente dans son état de collection. Un instrument rarissime puisque qu'à ce jour, seulement 16 autres cistres de l'Entlebuch ont été recensées dans des collections privées et publiques cumulées. Voici donc ici le 17ème cistre de l'Edentlebuch aussi appelé Entlebuch Halszither datant du milieu du 19ème siècle à émerger de l'histoire et être ici présenté à la vente, un véritable instrument de musée.